Historique & archives
Le présent : 2016-
« L'instant est une particule concédée par le temps et enflammée par nous. » - René Char
L'Académie Musicale de Morges, si elle trouve sa source dans la verticalité historique explicitée par le truchement des textes ci-dessous, entend être aux prises avec le problème fondamental du temps. Elle s’interroge ainsi sur le rôle du·de la musicien·ne aujourd’hui et propose un espace estival de formation répondant aux exigences éminemment élevées de son métier, tout à la fois en perpétuelles mutations en termes d’aspiration à l’excellence et de relations interdépendantes avec la contemporanéité.
L’échange entre musique et société apparaît donc central dans la vision de la musique et le plan pédagogique que propose l’Académie Musicale de Morges. L’engagement social par exemple y est marqué et transparaît de différentes manières allant de son attribution annuelle de bourses aux étudiant·es en situation de précarité à la gratuité des concerts offerts en une dizaine de jours à la population morgienne ou encore en passant par la volonté de rencontrer de nouveaux publics en amenant la musique sur les scènes où on l’attend le moins comme de repositionner les humanités en tant que composante essentielle du processus de transmission musicale.
Par voie de conséquence, l’AMM poursuit l’idée d’être le fer de lance d’une révolution spirituelle où chaque note, chaque pensée et chaque démarche artistique qui l’anime témoignerait de l’intelligence et de la vie de l’esprit, de notre responsabilité collective à contribuer à bâtir un monde meilleur.
Sur le plan du fonctionnement interne, le comité de l'Académie Musicale de Morges se compose, au-delà d'un·e représentant·e de la Ville de Morges et de son·sa président·e, de membres indispensables au bon fonctionnement de son association en les personnes de haute valeur et profondément remarquables que sont Janine Liardon, Sylvia Leu, Danica Nwaogu-Bric, Ludivine Guex, Sylvain Hirsch, Thomas Ischi, Frédéric Vallotton et Cyril Serge Nussbaum. Qu'elles soient ici pleinement remerciées pour leur dévouement au service de la musique et leur sens de l'engagement !
À cette qualité se superpose celle des enseignant·es : tou·te·s professeur·es dans de prestigieuses hautes écoles de musique, ils·elles viennent à Morges pour transmettre leur art à de jeunes artistes, futur·es solistes, professeur·es d’instruments ou musicien·ne·s d’orchestre ; ils·elles participent de surcroît à la mise en valeur des talents de demain que souhaite réaliser l’Académie Musicale de Morges ainsi qu’au développement de la musique de chambre au sein du cours d’été constituant ainsi un de ses axes forts capable de rassembler autour des valeurs de passion, solidarité et dépassement de soi pour se relier aux autres.
Voici donc l’espérance d’évasions poétiques couplées à la rigueur de travail propre à la musique pouvant s’exprimer au cœur de l’été et du cadre convivial offert par les terrasses du Léman. Il s’agit d’essayer de faire naître en chacun·e la dignité de notre existence, l’humilité, la curiosité, l’amour - la poésie peut-être : créer les conditions à un partage de la connaissance capable de nous élever nous-même en même temps que notre idéal commun. Voilà l’honneur de l’Académie Musicale de Morges.
Quelque soit l'épaisseur de cendres du monde, maintenons jusqu'au bout l’instant enflammé, la braise du temps musical allumée.
Antoine Gilliéron
Directeur de l'Académie Musicale de Morges
Article La Côte
Été 2023
Article Journal de Morges
Été 2022
Article 24 heures
Été 2022
Article Journal de Morges
Été 2019
Article 24 heures
Été 2019
Article La Côte
Printemps 2019
Article 24 heures
Été 2018
Article La Côte
Été 2018
Spectre d'articles
Été 2018
Article Journal de Morges
Été 2018
Article La Côte
Été 2017
Article 24 heures
Été 2017
Article La Côte
Été 2017
1985-2008
L’Académie Musicale de Morges, qui a vu le jour en 2007, est le prolongement naturel du Cours International de Musique (CIM) qui s’est déroulé pendant 20 ans, et avec un succès jamais démenti, chaque été à Morges.
Ce CIM est dû à l’initiative de deux couples amis : à Morges Mme et M. Pirlot-Faravel, et en Belgique Mme et M. Sebestyén-Schiffer, tous deux d’origine hongroise. C’est en 1985 que s’est concrétisé pour la première fois le projet d’organiser à Morges un cours d’interprétation musicale, en profitant du nouveau complexe de Beausobre. La logistique serait assurée par André Pirlot, sculpteur de renom, et son épouse Gil, épaulés d'une amie, l'institutrice Mme Claire Schenk-Vouga, tandis que la direction artistique reviendrait tout naturellement à Kati Sebestyén, violoniste, et son époux Ervin Schiffer, altiste, qui enseigne tous deux (entre autres !) au Conservatoire Royal de Bruxelles.
Très vite le succès fut au rendez-vous ; des familles morgiennes ont accueilli des étudiants ou des professeurs, tandis que la Commune accordait des subventions et des appuis logistiques. Et les mélomanes qui n’étaient pas en vacances ont vite appris à se régaler des concerts mémorables que le CIM organisait au Temple de Morges.
Le corps professoral s’est alors étoffé et internationalisé pour s’adresser à une centaine d’étudiant-e-s de toute la planète, faisant d’eux de merveilleux ambassadeurs de la région morgienne.
Hélas, en 1997 M. Pirlot décédait, suivi en 2001 par son épouse, qui avait reçu, peu auparavant et collaborait avec Mme Schenk, la Distinction Culturelle de la Ville de Morges pour la qualité du cours et le rayonnement international dont il faisait bénéficier la contrée. Aidée d'une collègue, Mme Claire Duplan, Mme Schenk a poursuivi l'œuvre jusqu'en 2005, c'est-à-dire jusqu'au 20ème anniversaire du CIM - mais la tâche devait progressivement trop lourde, et les deux Claire ont finalement rendu les plaques.
La nouvelle, connue au début de l’année 2006, a été douloureusement ressentie, en particulier par la Municipalité. Et c'est le syndic de l'époque, M. Eric Voruz, grand amateur de musique, qui s'est approché d'un citoyen morgien de fraîche date, M. Gyula Stuller, premier violon solo de l'OCL et professeur au Conservatoire de Fribourg, pour lui suggérer de relever le défi et de reprendre le flambeau. Fin 2006, l’Académie Musicale de Morges est portée sur les fonts baptismaux : M. Stuller s’est entouré d’un petit comité, et il a réussi à repêcher parmi les enseignants Mme Sebestyén et M. Schiffer. C’est dire si la continuité était assurée…
La suite de l'histoire ? Ce site va vous la faire connaître !
Jean-Jacques Gallay
Chroniqueur culturel au Journal de Morges
2008-2016
La suite de l’histoire ? La voix :
En 2006, Gyula Stuller, violon solo à l’Orchestre de Chambre de Lausanne, reprend les rêves de l’Académie. Il commence par lui donner le nom qu’elle porte aujourd’hui, et s’entoure de quelques personnes pour le seconder dans l’organisation qui devient lourde et compliquée. Très vite il peut compter sur l’aide d’Isabelle Cappellaro, véritable Deus ex machina de l’Académie, capable de résoudre à peu près n’importe quel problème en un minimum de temps. D'autres personnes arrivent comme membres du comité : Michael Murray Robertson, altiste à l'Orchestre de Chambre de Lausanne, Esther et Pierre Marc Burnand, plus tard moi-même et finalement le nouveau Syndic de la Ville de Morges, Vincent Jaques .
Suite au départ de Gyula Stuller, annoncé pour la fin de l'Académie 2014, une toute nouvelle équipe de professeurs est arrivée en 2014. Tous nommés dans de grandes Hautes Ecoles de Musique et mondialement connus comme interprètes et pédagogues, ils ont attiré ;des étudiants d'un très haut niveau instrumental. Les entendre aux concerts est un bonheur.
Les talents exceptionnels ont d'ailleurs la possibilité de jouer un des trois récitals de la série de concerts Etoiles de demain. Certains d’entre eux vont, à ne pas en douter, occuper le haut de l’affiche en peu de temps. Vous pourrez dire alors : « je l’ai entendu à Morges » !
Nous avons également développé le travail de traits d’orchestre et la simulation d’un concours d’orchestre derrière le rideau. Avec la concurrence de plus en plus féroce lors des auditions pour les postes dans les orchestres du monde entier, il est bon que les étudiants s'habituent à jouer derrière des panneaux qui les séparent du jury d'audition.
Le but que nous voulons atteindre peut se résumer en une seule phrase :
Permettre aux étudiants et aux professeurs de se rencontrer en dehors des contraintes du calendrier scolaire pour faire de la musique dès le matin jusqu'au soir.
A nous de faire en sorte qu’ils puissent la faire dans les meilleures conditions possibles.
Paul Urstein
Ancien président de l'Académie Musicale de Morges (2011 - 2016)